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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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3 juin 2009

Berland Dabrowski Hélary aux 3 Pièces

Le festival rouennais "j'entends des voix" fait la part belle à la musique improvisée, comme à la musique tout court, et c'est avec beaucoup de plaisir que je me suis rendu hier dans la chère cave du "3 Pièces" pour découvrir le trio d'improvisation libre formée par trois instrumentistes de talents, le pianiste Antoine Berland, membre du Collectif des Vibrants Défricheurs, la flûtiste Sylvaine Hélary et la contrebassiste Elise Dabrowski, découverte très impressionnante.
En aparté d'abord, j'étais content de rencontrer Sylvaine et de la voir enfin à l'œuvre, tant ses prestations sur disque sont toujours remarquables. Autant dire que ce fut aussi réjouissant que sa musique.
Le secret de ces rencontres, de ces trios de musiciens impliqués et allant au devant des risques que comporte cette improvisation spontanée, c'est la cohésion, l'empathie, la complicité entre les musiciens. On en parlait récemment avec Mary Halvorson ou Sylvie Courvoisier, c'est une alchimie aussi subtile que fragile, faite de frôlements et d'étreinte, de heurts et d'embrasements, de minéralité et d'organique.
Le trio présenté hier s'inscrit dans cette logique, mais le minimalisme a fait place à la densité, chacun apportant à l'édifice un groove intime et personnel. En premier lieu, Antoine dans son rapport charnel au piano fait de caresse et de détors, usant d'objets et d'audace pour redonner au piano son existence primale : celle d'un objet percussif à cordes que relaye la douceur acidulée d'une Sylvaine Hélary qui souffle une chaleur constructive dans ses tubes en métal, chante et trille en même temps et semble voltiger au milieu des sons, des souffles et craquements. Elise Dabrowski quant à elle joue en carnation subtile, fait corps à corps avec une contrebasse -quelle technique à l'archer !- qui semble elle aussi déborder de vie, et chante comme en elle même pour lui donner langage. Dans ce travail ou chacun offre sans fard un peu de leur univers personnel, on croit reconnaitre ici et là quelques obsessions personnelles, et notamment le consistant projet Sanguisorba d'Antoine Berland.
Ce concert était un carrefour de trois routes convergentes disait la notice du concert. Espérons que ces trois routes là se recroise à intervalles réguliers, comme les méandres de la Seine... Il y a plus d'une route à creuser

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