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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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4 février 2009

Effaré, comme un journaliste de PQR qui aurait découvert un angle

Il n’y a pas de bonne raison de lire la presse quotidienne régionale. En général, c’est le journal qui traine dans les bars, qu’on regarde d’un œil distrait pour avoir de la contenance ou pour s’occuper les yeux. Des fois, on regarde paresseusement les titres quand on sait attendre un article sur quelqu’un qu’on connaît.
Bref, de l’ennui profond.
On pourrait évidemment faire une vraie presse locale d’investigation, partir du local pour éclairer le national, et même offrir une information libre de proximité ; las, il n’est question dans nos faisandés journaux que d’accidents fortuits, de larcins minables, de morts de la veille ou de retraités vertueux aspirant à le devenir. C’est ce à quoi nous a habitué la PQR. On en viendrait presque à dire que ça rassure. Ca donne des repères, un peu comme les matinales de RTL : quand on sait ce qui est médiocre, ça aide toujours à trouver le bon.
Aussi, lorsqu’on découvre, au milieu d’un journal de province un article de critique des médias, un texte qui se veut dénonciateur, c’est soudain un monde qui s’écroule. Comme si rien n’était pareil, comme si dans une pliure d’espace temps, Emile Zola avait couvert un tournoi de pétanque à Bains-les-Bains, Albert Londres avait mangé tous les Curly au départ en retraite du lieutenant Michetard à la caserne de Miramas. L’horreur.
L’insondable c’est pourtant produit dans le Paris-Normandie de Lundi 2 février, sous la forme d’un article présent sur le site de TV-Mag, héraut de la presse de qualité, et donc potentiellement utilisé dans d’autres journaux du groupe de presse, ce gage d’indépendance.
Dans ce pamphlet empourpré à l’eau tiède, le journaliste s’en prend vertement au vénérable zapping de Canal+, l’accusant de subjectivité et de parti-pris. Pris séparément, dans les journaux qui causent à toutes occasions de « galère » et de « prise en otage », subjectivité et partis pris sont comme un pull jacquard sous une veste pied-de-poule.
On comprend alors cette petite fracture qui s’instille dans la plume de celui qui découvre soudain la vertu de l’éditorial. Celui de ne pas japper avec les chiens de garde, celui de ne pas se concentrer sur le factuel, l’évènementiel et la nomenclature des idées toutes faites au gré de ce que l’opinion est censé opiner.
Non, le zapping n’est pas objectif. Aucun montage ne l’est. C’est même le propre même du montage, en image ou en son, l’angle se fait par le montage. Le zapping est un éditorial, et l’éditorial est avant tout du journalisme. De celui qui ne fait pas que vendre des cabas de poireaux. Et oui, les monteurs sont des journalistes. D’une autre race, certes que ceux qui remâchent leur évidences dans des publications qui servent à décorer les tables de PMU.

Et une image qui n'a strictement rien à voir.

02_neige_rouen_2

Commentaires
F
J'ai comme l'impression que tu te moques ;-)<br /> C'est parce que j'ai encore parlé de Bains-les-bains ?
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L
Quelle belle unité architecturale. Comme tu dois te régaler à Rouen :)
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