Rokia Traore-Tchamantche
Sly Johnson n'est pas Manu Chao, et ce n'est pas là la moindre de ses qualités. Là où le chanteur de bluettes andines avait attaqué -au sens blitzkrieg du terme- la musique malienne en faisant de deux chanteurs mandingues une choses à la mesure de SA musique, Sly Johnson, le musicien des bons coups en ce moments -on se rappelle de la métamorphose de Camille dont il est à l'origine- donne à la divine Rokia Traore un nouveau souffle, un écrin magnifique où se glisse des sons urbains dans sa musique traditionnelle magnifique.
Le quatrième album de Rokia Traore démontre d'une grande maturité et d'une évolution naturelle vers un mélange des genres bien compris, respectueux de tout et même de tous.
A la fois Zen, comme le titre d'une très belle chanson, très harmonique et tirant un peu vers l'amer à la fin avec cette belle reprise de Billie Holiday, Rolia traore abouti à ce qu'elle cherchait à tâtons depuis des années réussir à témoigner d'une grande modernité qui respecterait la tradition et les acquis. Elle avait travaillé avec le Kronos Quartet il y a 5 ans, la voici désormais dans un son plus "pop", avec le travail guitaristique de Seb Martel.
Un album important, peut être même primordial...