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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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6 juin 2009

Le Gros Bal

Ce qui est bien lorsqu'on a une vraie certitude, c'est de se la voir confirmer avec éclat. Par la démonstration. De fait.
Au delà des certitudes qui peuvent hanter ce blog comme mon pauvre crâne, il est en est une, indubitable, qui consiste à penser qu'il n'y a pas de musique qui soit difficile ni de musique qui soit "intello" au delà de l'attitude classiste, snobinarde et méprisante que certains veulent lui conférer. Il n'y a qu'une subtile alchimie entre les prisonniers du robinet à ineptie délivré par les décérébrants réseaux commerciaux et le défaut de pédagogie qui enferme les musiques de marge.
Le Bal des Vibrants Défricheurs, comme celui de Laurent Dehors, est une médication à ce gâchis. Un remède qui prouve qu'un musicien de talent sait toujours faire en sorte de ne pas sacrifier sa sensibilité, son langage et sa fougue sur l'autel du plus grand nombre. Du Surnatural Orchestra aux Etrangers Familiers, on sait que la musique vivante, intransigeante et fougueuse est un langage universel à qui veut bien l'écouter. Que l'on peut faire un concert radical et abstrait le mardi et faire sautiller une foule le vendredi avec le même enthousiasme, la même implication, la même certitude, la même intransigeance artistique et le même plaisir de musicien... C'est cette certitude qui cimente le collectif des Vibrants Défricheurs. C'est une certitude qui fait la force intrinsèque de la musique vivante face aux lugubres "parts de marché".
Les dix musiciens du Gros Bal peuvent être heureux, car cette intransigeance, mêlée à leur joie de vivre, leur connaissance qui fait se transformer LES musiques en LA musique ont fait danser 3000 personnes hier sur des gigues irlandaises teintées de hard-bop et du Klezmer de contrebande. Ils ont réussi à faire danser ensemble les keupons de la rue du Gros avec les mamies sans pur autant verser ni dans le mièvre, ni dans le facile, ni dans le consensuel, ni dans le démago.
Ils l'ont réussi en versant justement dans tout le contraire. Depuis des années, le combo fait ce tour de magie dans un village du Vercors au coeur de l'été ; c'était tout autre chose que la ville et cela s'est passé cependant de la même façon, parfaitement ! C'est en tout cas une sacré leçon donné par le Collectif à ceux qui voudrait cantonner les gens à la musique en boîte...

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