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Sun Ship
Franpi, photographe et chroniqueur musical de Rouen, aime la photo, les concerts, les photos de concerts, la bière, les photos de bière, le Nord, les photos du nord, Frank Zappa et les photos de Frank Zappa, ah, non, il est mort.
Prescripteur tyrannique et de mauvaise foi, chroniqueur musical des confins.
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19 février 2009

DDJ

J'ai rencontré le batteur Yann Joussein (le J de DDJ) à l'occasion d'un festival ou son jeu à la fois très explosif et d'une finesse à fleur de peau m'avait particulièrement séduit. Depuis le temps que j'entendais parler de DDJ, dont les exploits tant scéniques et la puissance musicale m'avait été compté par quelques aficionados amis.
DDJ est un trio composé d'un saxophoniste paroxystique Benjamin Dousteyssier, et, en plus de Joussein, le guitariste Julien Desprez, et ses riffs furibards proches de notre cher Otomo Yoshihide, lorgnants tous les trois vers une musique urbaine où la douceur n'est pas de mise, un Gotham city musical qui va chercher aux tréfonds de la noirceur un poésie métallique et qui semble détaché d'esthétisme aussi primesautier qu'inutile.
L'album de DDJ est sorti sur un label suédois, umlautrecords, habitué aux projets exigeants à mi-chemin entre un jazz libertaire et un rock déglingué, fiévreux et éclaboussé de violence.
L'album qui porte le nom de ses auteurs est de cette origine : puissant, expérimental et sans concession. La première écoute est ahurissante ; c'est un mur de son qui nous fait face, un enchevêtrement de stridences et de de fusion, des longues nappes de sons triturés duquel sort une atmosphère lourde et exacerbée. Il faut plusieurs écoute avant d'en saisir la quintessence, le jus de ces écorchements à vif et les fièvres du sax. Il faut plusieurs écoute mais le meilleur reste à venir, car dans ce chaos savamment organisé, c'est ce qui reste qui trouble. Derrière le sentiment de se faire bouger, il y a cette poésie du chaos, cette fleur qui pousse sous le souffle de la bombe.
Oui, DDJ est une expérience, une bonne frappe dans la gueule de trois musiciens qui décident de faire éclater tous les potards, mais cette expérience permet d'avancer encore plus loin, à l'image de Panzerballet, mais les références rassurantes en moins. C'est un chaos libérateur et enthousiasmant.

Et une photo qui n'a strictement ren à voir...

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