Pour un "Pump up the Volume" de Crise !
Ce qui est amusant ces derniers jours, c'est de constater que dans les convulsions hystériques des banquiers et des fonds de pension, une ligne directrice se fait jour : les années 2000, qu'on annonçait hors du commun ne sont qu'une resucée particulièrement banale quoiqu'un peu plus aigue des années 80.
Regardons plus précisément : Entre la paupérisation à marche forcée de la France à l'instar du tatcherisme de combat qu'a subit l'Angleterre et les guerres de préservation de l'Empire qui coute des fortunes pour ne pas lacher ce qui est déjà perdu au mépris des récipiendaires des bombes, c'est la même époque ! C'est la même époque jusqu'au point final, une crise (Crisis ? What Crisis ?) d'opérette qui justifie toutes les horreurs économiques, en fin de cycle.
En substance, et pour plus de compréhension, nous résumerons par moche, individualiste et vomissant en préambule toute forme collective, et surtout doté d'une activité culturelle à souhaiter devenir sourd et aveugle.
Pour quiconque ayant eu le malheur d'être adolescent et aimer le Mahavishnu Orchestra à une époque ou un brushing ridicule était nécessaire pour gouter à la nullité cosmique de Duran Duran, les années 80 et leurs cortèges de survêtement fluo est absolument et inconcevablement rédhibitoire. Des jeans cigarettes aux coiffures bicolores, de la glorification des Yuppies -devenus Traders- à la passion soudaine pour la médiocrité neutre et surtout sans avis, on retrouve tous ces travers dans les années 2000.
Effectivement, Les années 2000 comme les années 80 connaissent un dévoiement musicale des avancées de la décennie précédente ; le funk et le Hip-Hop sont entre autre les victimes collatérales des deux décennies précitées par une surexploitation du mainstream qui les ont rendus absolument insupportable et indigents... Et pourtant, en musique tout du moins, un mince espoir demeure...
En 1987, pendant que quelques encravatés nous jouaient un mélodrame notable à l'usage de l'écran commun -qui était "plat" et "à coins carrés" en ces temps immémoriaux mais la même scène se joue sur du "16/9" "HD" ces derniers jours-, un groupe venu du fin fond de la galaxie underground venait forcer la porte et renverser sur son passage... Aux psalmodies bêlantes d'Erasure venait se substituer l'électronique bricoleuse de MARRS qui annonçait de manière péremptoires les années 90, celles de Björk, A Tribe Called Quest, Neneh Cherry, Portishead, Chemical Brothers ou bien sur Coldcut...
Il nous faut dès maintenant, pour filer la métaphore surveiller ce qui annoncera les "tenties ". Et bien sur la photo n'a strictement rien à voir, mais c'est le Japon, on ne sait jamais !